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Auteur/autrice : Cavaco

Huiles essentielles pin

L’article à lire pour ne pas s’empoisonner avec les huiles essentielles

avatarCamille Adaoust – France Télévisions

L’hiver bat son plein, et les températures ont dégringolé. D’où, inévitablement, des rhumes, bronchites, grippes et autres joies dues au froid ! Comme de nombreux Français, vous allez peut-être vous soigner avec des huiles essentielles. L’aromathérapie fait l’objet d’un véritable engouement de la part du public, mais cette pratique n’est pas sans risques. “La dénomination de ‘produits naturels’ entraîne une banalisation de l’usage des huiles essentielles, qui sont pourtant des concentrés actifs de plantes et ne doivent pas être prises sans précautions”, note en effet Sciences et Avenir.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte : “Les utiliser à bon escient est de règle et la question de l’évaluation du risque lié à leur emploi se pose.” De quoi faut-il donc se méfier ? Quels sont les effets secondaires possibles ? On vous détaille ce qu’il faut avoir en tête avant d’en consommer.

Les huiles essentielles, c’est quoi ?

Que contiennent exactement ces dizaines de petits flacons alignés sur les étagères des pharmacies ? Dans ses recommandations relatives aux critères de qualité des huiles essentielles, l’ANSM les définit ainsi : il s’agit d’un “produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage”.

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10 erreurs fréquentes de débutant avec les huiles essentielles

 

L’aromathérapie… du grec aroma, « odeur » et therapia, « soins », ce terme renvoie à l’utilisation des huiles essentielles, essences et hydrolats obtenus à partir des plantes aromatiques, pour un usage médical afin de soigner ou prévenir certaines pathologies.

Les huiles essentielles sont de plus en plus employées pour le plaisir, le bien-être ou la cosmétique par des personnes qui ne maîtrisent pas toujours les règles élémentaires à connaitre concernant l’utilisation des huiles essentielles.

1) Rincer une projection d’huile essentielle dans les yeux avec de l’eau

Les huiles essentielles ne sont pas solubles dans l’eau, il est nécessaire d’utiliser de l’huile végétale (huile d’olive, d’amande douce…).

2) Parfumer l’eau du bain avec des huiles essentielles pures sans dispersant

Les huiles essentielles ne peuvent pas être utilisées pures dans l’eau du bain. Vous pourriez vous brûler la peau car les gouttes d’huile essentielle restent en suspension dans l’eau.

Pour solubiliser des huiles essentielles dans de l’eau, il est nécessaire d’avoir recours à un dispersant ou un émulsionnant. Vous pouvez utiliser un gel douche ou un shampooing, les plus neutres possibles.

3) Croire que l’aromathérapie est une médecine douce

L’aromathérapie n’est pas du tout une médecine douce. Elle est très efficace mais il existe des toxicités, des précautions d’emploi, des interactions avec des médicaments ou des produits cosmétiques à prendre en compte.

Les femmes enceintes, celles qui allaitent, les enfants en dessous de 7 ans… ne doivent pas utiliser les huiles essentielles. pensez à consulter la liste des précautions avant toute utilisation.

Ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il est sans danger !

4) Mettre de l’huile essentielle de menthe poivrée sur les tempes

Appliquez-la plutôt à la base de la nuque. L’huile essentielle de menthe poivrée est irritante pour les muqueuses oculaires et peut l’être si on l’utilise pure sur la peau. Bien se laver les mains avant et après application.

Une solution à 10 % d’huile essentielle de menthe poivrée en application locale calme la douleur.

5) Mélanger les huiles essentielles avec votre crème de jour (ou de nuit)

Les huiles essentielles ne doivent pas être ajoutées à des produits déjà formulés (cosmétiques, médicaments…). Certains constituants des huiles essentielles augmentent le coefficient de pénétration des substances qui se trouvent dans le même support. Certaines multiplient jusqu’à 8 à 10 fois cette pénétration. Elles vont ainsi entraîner ces substances dans la circulation générale grâce à leur rôle de promoteur d’absorption.

Préférez les huiles végétales 100% naturelles, 100% biologiques lorsque vous souhaitez diluer les huiles essentielles !

6) Utiliser les huiles essentielles pures sur la peau

La voie cutanée diluée est à adopter pour toute utilisation des huiles essentielles sur la peau. Cela signifie qu’il faut mélanger l’huile essentielle avec une huile végétale (ou gel neutre) avant toute application.

Exceptionnellement, certaines huiles essentielles peuvent s’appliquer pures sur la peau, en friction, dans les situations d’urgence ou dans des cas tout à fait exceptionnels (brûlures, piqûres,…). Ce mode d’utilisation concerne les adultes et les enfants de plus de 7 ans.

7) Penser que toutes les huiles essentielles peuvent être diffusées

Les huiles essentielles ont une fragrance intense et peuvent vite devenir entêtantes et parfois insupportables (migraine, nausées). Une utilisation abusive ou un mauvais choix d’huile essentielle peut provoquer des irritations des muqueuses (yeux, nez, gorge) ou une intolérance olfactive.

Ne diffusez pas :

• Des huiles essentielles dermocaustiques (HE* de sarriette de montagnes, HE de thym commun à thymol, HE d’origan compact, HE giroflier, HE de cannelier de Ceylan [écorce]). Dermocaustique signifie que la peau peut-être fortement irritée voire brûlée.

• Irritantes (HE eucalyptus globulus, HE d’eucalyptus radié, HE litsée citronnée, HE lemongrass, HE pin sylvestre…).

• Neurotoxiques avec présence de camphre (HE romarin officinal à camphre, HE romarin officinal à verbénone, romarin officinal à 1-8 cinéole…).

Sauf si elles sont intégrées dans des mélanges prêts à l’emploi. Une association avec une HE citron, HE pamplemousse, HE mandarine… est nécessaire pour éviter tout risque d’irritation.

*HE = huile essentielle

8) Confondre huile essentielle et huile végétale

Une huile essentielle est la fraction odorante extraite de la plante aromatique par différents procédés : distillation à la vapeur d’eau, hydrodistillation, hydrodiffusion, extraction par des fluides supercritiques.

Une huile végétale est un corps gras extrait d’une plante oléagineuse, c’est-à-dire une plante dont les graines, noix ou fruits contiennent des lipides.

Quelques exemples :

• L’huile d’olive obtenue par pression à froid des olives, fruits oléagineux de l’olivier.
• L’huile de noisette obtenue par pression des noisettes.
• L’huile de bourrache est plus étonnante ! Elle s’obtient en pressant les petites graines oléagineuses contenues dans les jolies fleurs bleues de la bourrache (Borago officinalis plante médicinale de nos jardins).

9) Utiliser les essences d’agrumes sur la peau

Pas d’usage par voie cutanée à cause du risque de photosensibilisation et d’irritation. Il existe également un risque de photosensibilisation par voie orale.

Certains laboratoires proposent des huiles essentielles d’agrumes zeste distillé non photosensiblisantes. Elles ne doivent pas être utilisées par voie cutanée. La forte irritation reste présente.

10) Les huiles essentielles d’eucalyptus sont toutes les mêmes

Il existe un grand nombre d’huiles essentielles d’eucalyptus avec des propriétés différentes.

• L’huile essentielle d’eucalyptus globulus (eucalyptus globuleux ou gommier bleu) dégage les voies respiratoires, comme les huiles essentielles d’eucalyptus radiata et d’eucalyptus smithii, avec quelques variantes.
• En revanche, l’huile essentielle d’eucalyptus citriodora (eucalyptus citronné) calme les douleurs ostéo-articulo-musculaires.
• Et il existe encore d’autres huiles essentielles d’eucalyptus avec des propriétés différentes.

Tout utilisateur d’huile essentielle doit donc maîtriser cette dénomination botanique et ne doit en aucun cas s’en tenir à une appellation courante, beaucoup trop vague.

Rappel et recommandations

Sauf par diffusion atmosphérique ou par inhalation sèche, l’aromathérapie est déconseillée pour :

• La femme enceinte
• La femme qui allaite
• L’enfant de moins de 7 ans sans avis médical

L’aromathérapie est déconseillée (toutes voies confondues) pour :

• Toute personne présentant des antécédents de convulsions ou crises.
• Toute personne allergique aux huiles essentielles (extrême prudence même par diffusion atmosphérique ou inhalation sèche) et toute personne portant un terrain allergique (eczéma, asthme allergique…).

Sources :
Le grand guide des huiles essentielles, Fabienne Millet, Docteur en pharmacie
Les huiles végétales, c’est malin, Julien Kaibeck

Origine de l’article

Article du site RevelEssence.com